Par Grégoire Baur

Elle fait partie des cépages les plus nobles. Elle, c’est la Syrah. Ce vin poivré, qui mérite qu’un événement lui soit consacré. Ça tombe bien, cet événement existe et nous y étions.

Saint-Maurice, village que l’on traverse souvent, mais où l’on s’arrête rarement, si ce n’est pour visiter son abbaye. Pourtant, vendredi passé, un événement nous force à descendre du train à cet arrêt. Et pas n’importe quel événement : « La Syrah au fil du Rhône ». Un rendez-vous biennal, sur deux jours, qui rend à ce cépage ce qui lui appartient : ses lettres de noblesses. Les meilleurs encaveurs du canton du Valais s’y retrouvent. Cette année, deux encaveurs français et un vaudois en prime. De quoi passer quelques belles heures de dégustation.

Première bonne surprise, les encaveurs ont emmenés dans leurs valises différents millésimes. Bonne surprise, car il faut l’avouer, nous avions peur de nous retrouver face à des vins trop jeunes. Seule et unique peur disparue, nous pouvons profiter de la dégustation. Dégustation qui durera près de trois heures. Et avec un vin riche comme la Syrah, force est de constater que le palais fatigue rapidement. Heureusement, quelques encaveurs ont eu la bonne idée d’emmener avec eux quelques vins blancs à déguster. De quoi redonner une seconde jeunesse à notre palais afin de profiter des derniers encaveurs à leur juste valeur.

Une fois les vins dégustés vient la difficile question de savoir quelles ont été les meilleures Syrah dégustées. Après une courte, mais intense réflexion, deux encaveurs sortent du lot. Premièrement Simon Maye et Fils, qui avait fait l’objet d’un article sur ce même blog il y a quelques mois. Leur Syrah 2011 élevée en cuve tout comme leur Syrah 2010 élevée en barrique sont exceptionnelles. Que dire alors du millésime 1992 que nous avons eu l’honneur de déguster ? Le second encaveur qui tire son épingle du jeu est Jean-René Germanier. Oui, oui, le politicien. Celui-là même qui était premier citoyen suisse en 2010. Chez cet encaveur, c’est la Syrah élevée en fût de chêne, nommée Cayas, qui a retenu notre attention. Le millésime 2010 est peut-être encore un peu jeune, mais il démontre déjà de belles perspectives. Quant à la cuvée 2005, elle ne mérite qu’une seule chose : être bue…

Toutefois, rares ont été les Syrah qui ne nous ont pas plu. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de citer tous les vins dégustés, par peur de perdre en crédibilité.

Après ce premier essai plus que concluant, il nous tarde de retrouver cet événement dans deux ans afin de passer, à nouveau, une soirée inoubliable.